BASA

XXX ACADÊMIE SAINT ANSELME Entre les nations et dans les nations mêmes il y avait la véritable union inspirée par l'Evangile et non pas cette ridicule unité centralisatrice voulue par l'ambition et l'égoïsme des politi– ciens serviles et vénaux. Les nations étaient des confédérations d'indépendance sacrée. Il y avait le roi ou plutôt la royauté, puissance contenue, comme la clef de voûte est contenue par les différentes parties de l'édifice même dont elle fait la solidité. S. Anselme ne substituait point l'État providence à la Pro– vidence de Dieu, mais il nous apparaît, comme le fortis armatus, le roi armé qui veille touiours pour maintenir intact le patrimoine d~ tous, car il fallait alors réprimer les excès de pouvoir d'un monarque à la frimousse révoltante lequel visait à étouffer toute liberté et à soumtttre l'Eglise à ses volontés despotiques. Mais les persécutions, les spoliations, l'exil, le> luttes bien loin de désarmer notre saint et d'ébranler sa constance ne firent que l'attacher plus fortement à l'indéfectible rocher de la Papauté et l'aguerrir pour l'honneur et la liberté de l'Église, l'intégrité des droits des citoyens. Ce lutteur pacifiquF, cet athlète dont l'énergie est la douceur, mais dont la douceur est indomptable ne baisse pavillon ni devant Guillaume le Roux ni plus tard devant son successeur Henri Beau– cler. Deux fois il reprend la route de l'exil et ne retournera en Angleterre que lorsqu'Henri aura mis les pouces. Il ne voulait pas de ces ministres du sanctuaire irrégulièrement désignés par le ca– price du primi<. De toute la politique de l'Evangile S. Anselme avait retenu non seulement la loi d'amour mais aussi la loi de justice. De ce fer que le christi misme ôtait alors à la force barbare, il a 1ait d~s c1ârasses pour les faibles, de nobles é11ées dont il a armé le droit. Il exigeait que le pouvoir donnât aux consciences et à la liberté toutes les garanties ni>cessaires et qu'il rompît avec les sou– bresauts violents. M. Rops nous signifie qu' « un monde meurt parmi nous et qu'un autre s'efforce de naître. Cette mort et cette naissance, selon lri règle naturelle. se font également dans la douleur ». D'après lui, ce désarroi du monde moderne ne remonte pas seulement n la

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