BASA
ACADÉMIE SAINT ÀNSELME 35 Monseigneur, Gressoney, 20 août 1898. Je vous remercie beaucoup de votre bonne lettre du 31 juillet et je vous dois aussi des remerciements pour une autre lettre reçue dans le courant de l'hiver et dont je vous demande pardon de ne vous avoir pas remercié plus t ôt. Je suis si heureuse de me retrouver dans mes chères montagnes, elles me représentent la santé du corps, le repos de l' âme et le délassement de l'esprit 1 Cette année surtout il y en ri. bien besoin; combien de choses désagréables sont arrivées 1 Les partis subver– sifs montent dans toute l'Europe d 'une manière effrayante, c'lmme une vilaine mer fangeuse et en furie et ils ont voulu cette année essayer leur puissance chez nous 1 Je crois pourtant que l'Europe est t ou t e à peu près au mê– me point et que ces affreuses journées de Milan ne sont que l'éclair de l' orage qui, je le crains, s'abattra bientôt sur toute l'Europe et qui sera gros de sang et de luttes terribles. Quelle étrange fin de siècle 1 La plus grande cause de tout cela est bien l'affaiblissement du sentiment religieux partout 1 Sans l'espérance du Ciel qui rend tout supportable , on comprend que les malheureux qui se trouvent au con– tact de la richesse et des agréments qu'elle procure, trou– vent très naturel de t âcher de se les procurer par des moyens illicites et violents 1 Et c'est naturel aussi que les gens aisés ne pensent pas aux malheureux, s'ils ne croyent pas à l'Éva ngile et aux ctivins préceptes de la charité. En Piémont pourtant l'exposition de la SS. Sindone a été un spectacle très édifiant et que je regrette beau– coup de ne pas avoir pu voir 1 Tous ceux qui y ont as– sisté m'ont dit que cela a été si imposant et que cela em– poignait l' âme vra iment, tant c'était solennel et plein de si~nification profonde et religieuse.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=