BASA

ACADÉMIE SAINT ANSELME 39 s'appesantisse s ur mes épaules , m'a donné la force dont j 'avais absolument besoin dans ces moments où tout se réunissait pour ajouter à l'horreur du crime l Car j'étais seule à Monza, comme vous le savez, mon fils é tait loin, il a fallu 24 h eures pour l'arrivée du Pré– sident du Conseil, enfin c'était un ensemble épouvantable, mais le bon Dieu a été miséricordieux et m'a laissé la s anté, sans laquelle je n'aurais pas pu résister à tout le comble d'épouvante 1 Le pays a compris ce qu'il a perdu et a bien pleuré son roi ; et il continue à le pleurer, ce qui est beaucoup, car dans les masses les impressions sont moins durables que dans les individus. Comme le pauvre Roi aimait la Vallée d'Aoste, il se préparait à y aller quand la mort l'a repris de cette ma– nière si terrible; au moins il n'a pas souffert, et il a fait tant de bien, il a t out pardonné en ce monde , que le bon Dieu l'aura sûrement accueilli dans ses bras l Mon fils a bien commencé son règne, j'espère que la couronne sera pour lui plus douce à porter qu'à son père, auquel elle a été une couronne d'épines, car il n'a fait que du bien et au fond, à part l'amour de son peuple qu'il appréciait beaucoup, il n'a eu que des chagrins dans sa vie si remplie de mérites et de vertus. Je ne vais pas à Gressoney cette année ; l'année pro– chaine je verrai avec tant de plaisir cette maison que mon cher Roi bâtissait pour moi, mais cette année, la plaie est trop récente et de voir cette maison commencée avec tant de plaisir par Lui et qu'il était content d'aller voir dans quelques jours et de penser qu'il ne l'a pas vue finie c'est une si grande douleur que je n'en ai pas la force l Je vous remercie e ncore, Monseigneur, de vos bonnes paroles. Le Roi, mon mari, vous estimait beaucoup et avait beaucoup d'amitié pour vous et pour le clergé valdôtain

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