BASA
ACADÉMIE SAINT ANSELME V de Savoie u.ne déplorable maladresse politique que la suppression de ces 15lorieuses in stitutions qui avaient sauvé à travers les siècles la Vallée des plus effroyables désastres et de la plus irrémédiable décadence. Mais en voulant agrandir leurs domaines, les Souverains de Savoie visaient maladroitement à tout centraliser. M. le prof Berthet nous fait observer qde déjà Charles Emmanuel I ne cessait de rabâcher ce refrain: « L'Italie est un artichaut que la Maison de Savoie doit manger feuille à feuille ». Cela ne l'engageait pas à méconnaître les inestimables services que lui avaient rendus nos Trois Etats et notamment notre Conseil des Commis. Lorsque le Piémont continuait à être le lugubre champ des batailles entre Français et Espagnols et que le Duché vivait dans des angoisses continuelles sous la menace des invasions, notre Conseil des Commis ne s'était-il pas empressé de renouveler les traités de neutralité avec le nouveau roi de France Henri II soit en 1552 comme en 1554? Notons qu'en cette circonstance le marquis de Brissac, lieu– tenant du mi de France, écrivit en des termes très .flatteurs aux Trois Etats d'Aoste, les as8urant de la bienveillance des français envers la Vallée d'Aoste et exprimant le dessein non seulement de maintenir et d'observer les traités de neutralité, mais aussi de les amplifier: « C'est ainsi, nous fait remarquer le chan. Bérard, que nos ancêtres ont su préserver leur patrie des horreurs de la guerre et conserver sur leurs drapeaux les armes de la Maison de Savoie, si aimée par les Valdôtains, tandis que la Savoie et le Piémont devinrent la proie des français victorieux. Voilà une des plus bel– les pages de notre histoire. Elle prouve jusqu'à quel point de con. sidération notre Conseil des Commis avait su s'élever pour pouvoir traiter comme puissance, avec ces deux colosses, l'empereur et le roi de France. Elle nous rappelle les bienfaits de cette célè?re institutwn des Commis qui ont dirigé si glorieusement et si utile– ment le gouvernement de notre Vallée et l'immense service qu'ils ont rendu à fo Maison de Savoie, en conservant sous son obéis– sance un pay s qui, dans ces circonstances surtout, aurait pu en-
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