BASA

6 ACADEMIE SAINT ANSELME lardent ses chapitres e.t qui souvent sont des alibojorai11s n'ayant pas beaucoup de rapport avec les sujets. Nous avons aussi du même auteur un recueil de poesies : « Les Loisirs d'un solitaire » où il y a des vers pleins de grâce et d'éclat et d'autres qui eussent au contraire mérité à l'inhabile versificateur le reproche adressé à Chapelain par le législateur du Parnasse: « Que n'écrit .il en prose? » En effet, bien des vers on les dirait tirés par les cheveux ; il y a par-ci par-là bien des che villes, des fatras qui rendent incertains les trots de son Pégase; « en plus d'un lieu, dirait Boileau, le sens y gêne la mesure » . Par contre, nous l'avons dit, il pondait merveilleusement bien sa prose. Nous savons combien M. Bérard était enthousiaste de Napo– léon, l.er. Est-ce pour ses ardentes proclamations qui électrisaient les soldats ? Est ce pour s(m génie militaire ? Dans ces cas qui ne partagerait son admiration? Mais le colossal orgueil de l'omni · patent potentat, son ambition effrénée, ses ignobles procédés envers deux Papes, sa haine implacable contre les religieux, certains dé– tails de sa vie privée, les duperies réitérées auxquelles il voulait recourir dans la rédaction du fameux Concordat, les falsifications de toutes sortes et surtout les interpolations malheureuses qu'il a cherché d'y introduire subrepticement, tout cela est de nature à ro– gner Ïes ailes, .l mettre une sourdine à notre enthousiasme. Peut· être M. Bérard ignora-t-il toutes les tablatures, tous les martels en tête que Napoléon a procuré en ces occurrences au Cardinal Con– salvi. Comment ajouter foi aux frimes, aux momeries de ce satrape quand il disait avec des airs penchés : « Le plus beau jour de ma vie n'a pas été celui de mes victoires mais celui de ma première Com· munion; le sqn des cloches m'émeut.... » Ces paroles, si elles sont sor· ties de sa bouche sont d'un comédien, d'un tabarin. Cet incomparable génie mêlé de tant de petitesses, cet esprit unique peut être dans l'histoire par sa pénétration et son envergnre et desc~ndant à de si misérables moyens, cette volonté de fer et d'acier qui bouscou· lait les rois et ne savait se commander à elle même, Napoléon

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