BASA
ACADEMIE SAINT ANSELME 7 pour surmonter l'obstacle qui s'opposait à la conquête de l'Eglise a joué la comédie jusqu'à affirmer aux Muftis qui l'entouraient, que depuis longtemps les Français a1Jaient laissé là l'Evangile et ne juraient que par le Coran. En entrant dans la grande pyra– mide de Chéops, avec une solennité dramatique il s'est écrié: «Allah est g rand et Mahomet est son prophète». Voilà le comé– dien ! Du reste, son trop peu de parcimonie pour les 1Jies humaines voue la mémoire du de:spote .à l'exécration des .siècles. M. Bérard, croyons nous, admirait seulement en Napoléon l'ardeur martiale de ses proclamations el la prestigieuse singula· rîté de ses apophtegmes. Jusqu'à la fi,n de sa 1Jie, ce prêtre s'est signalé par un amour obstiné de la beauté, lequel se trahissait jusque dans ses lettres. Il eut à cœur de continuer les œuvres de zèle de ses prédécesseurs, mais il affectionna tout particulièrement son église. Nous passons sous silence tout ce qu'il a mis en œu– vre pour l'omeme11,tation de la maison de Dieu, dont il a fait un vrai bijou artistique, pour la restauration des chapelles, pour l'ac– quisition des orgues, pour l'embellissement du cimetière, le mieux tenu peut-être de la Vallée d'Aoste, et aussi pour ·le dé1Jeloppe– ment de l'instruction. Pour préserver sa belle église des atteintes de l'humidité, si détériorante surtout au temps de la fonte des neiges, il eut soin de faire placer un sous-toit en feuilles d'éternit. Les paroissiens auront pu lui reprocher parfois d'avoir été un peu rude à leur égard, plus cependant dans le ton de sa voix que dans ses manières d'agir. Mais, ils auront dû en même temps convenir que ses 1Jertes remontrances étaient inspirées par un zèle tout à fait sacerdotal et par une sainte franchise. Aussi n'a-t-il pas crié dans le désert, car si jamais la mondanité n'a pénétré à Valgrisanche, si la fréquentation des Sacrements y est en hon– neur ainsi que les autres pratiques religieuses, c'est bien grâce à ses instances et à ses admonestations opportunes et importunes. D'ailleurs, il prêchait aussi par l'exemple. Son cœur était à Dieu et à ses chères ouailles. Sa vie était la plus pénitente et la plus mortifi,ée qui fut jamais : pas de tabac, pas de li9ueur, très peu de . 1Jiande, à peine un demi verre de 1Jin propter stomachum, -des
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