BASA

ii4 AéADEMIE SÀINT ANSELMÈ L'église d'Arnad, pendant sa longue exis– tence, a dû souffrir les répercussions des divers goûts aux divers âges. Construite au Moyen âge, l'époque de la simplicité, de la foi solide et tranquille dans le mystère chrétien, elle ne pouvait plus être ap– préciée, ni même comprise par les hommes de la Renaissance. Ils avaient vidé leur vie des grands idéals religieux, ils avaient perdu la simplicité et la solidité de la foi enfantine demandée par l'E– vangile, ils avaient besoin de quelque chose qui parlât à leurs sens, plutôt qu'à leur âme païen– ne. Il fallait de la lumière, de la couleur, des colifichets pour ne pas être trop choqué par la réalité nue et crue des choses et des vérités chrétiennes. Voilà les motifs de la profanation que le 600 n'hésita ·pas à introduire aussi bien dans tous les champs de la vie humaine que dans l'art religieux et jusque dans la pauvre petite église d'Arnad. Prenons connaissance de l'oeuvre néfaste de ce siècle aux dépens du monument qui nous in– téresse. Toute l'église fut alors recouverte d 'une cou– che épaisse de crépi et on prétendit même mo·· difier son architecture.