BASA

132 ACADEMIE SAINT ANSELME rino ». En vertu de quel droit, au nom de quelle nécessité, Georges Dandin, voulais-tu supprimer notre idiome millénaire, ultra millénaire? Et pour– tant ce chauviniste, ce jingo, ce Tartarin, ce gal– fâtre, ce nationaliste inepte, ce patriote cocardier, dans son pamphlet, fait cavalièrement litière des raisons historiques, ethnographiques, économi– ques, juridiques que les Valdôtains allèguent pour la conservation de leur langue maternelle, et, pour donner à celle-ci le coup de grâce, savez– vous quels moyens il suggère au gouvernement qui ne brillait déjà par ses scrupules? Les plus iniques, les plus déconcertants, les plus sots, les plus odieux. Il faut, d'après lui, enjoindre à tous les notaires et à tous les fonctionnaires de se servir exclusivement de la langue itali(:!nne dans la rédaction des actes. Un esprit moins malavisé aurait compris que cette italianisation de notre patronymie et de notre toponymie, à cette époque surtout où la langue italienne était si peu connue en Val– lée d'Aoste, ne pouvait engendrer que les plus fâcheuses bévues dans les contrats d'achat ou de vente, comme dans les testaments et dans les cadastres, mais l'ineffable sire n'arrivait pas jusque là. Il va jusqu'à insinuer la nécessité d'imposer des professeurs italiens au Séminai· re épiscopal pour obliger les jeunes lévites à oublier le français et à ne parler que la langue nationale. Heureusement qu'en ces temps là il

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=