BASA
ACADEMIE SAINT ANSELME 135 ment combien elle est nécessaire à nos pauvres déshérités de la fortune qui, soumis au fait iné- 1uctable de l'émigration, doivent dresser leurs tentes sous le ciel plus propice de la France, de la Suisse et de la Belgique. Il croque le fu– rieux nationaliste en quelques coups de dents. Le 31 décembre 1861, la Junte Municipale d'Aoste délibère de livrer à ses frais à la pres– se l'opuscule de M. Bérard et de le répandre dans tout l'arrondissement et jusque parmi les députés et les sénateurs du Royaume. Il va sans dire qu'il est accueilli avec un soupir de soulagement et enthousiasme dans toute la Val– lée. -:··,-· ... ~·~·~ Tout cela aurait dû suffire pour dessiller les yeux à nos hommes d'Etat et à leur inspi– rer des conseils d'équité et de sagesse... Nenni– da ! Le Ministre de l'instruction publique Mcit– teucci décapite notre Collège en le réduisant à. la plus simple expression d'un qymnase de 3me classe, supprime le cours de philosophie, a– bolit l'enseignement du français dans les cours secondaires et il évince avec la plus charman– te courtoisie tous les professeurs valdôtains non munis de titres académiques. La presse locale, le Municipe, le barreau, le clergé, tous les par– tis se liguent contre cet ukase empreint du plus abominable despotisme; ils comparent la Val– lée d'Aoste à un pays conquis par des hordes
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