BASA

142 ACADEMiE SAINT ANSELME CHAPITRE V Le français banni du Tribunal et menacé dans les écoles Depuis 1880, à la sous-préfecture on n'ac– ceptait plus aucun écrit qui ne fût pas en ita– lien. Au Tribunal, les interrogatoires, les que– relles, les procédures civiles et pénales, les dé– positions testimoniales, les sentences étaient for– mulées dans la langue nationale. Le Président du Tribunal, Oberty, veut que les avocats dé– fenseurs débitent leur harangues en italien, mais nos gens de robe protestent énergique– ment par l'entremise de l'avocat Victor Rosset et du procureur Claude Galeazzo qui rempor– tent la ·victoire, mais hélas ! une victoire éphé– mère. L'année suivante, 1881, l'avocat Désiré Lucat, qui avait fait son cours universitaire à Sienne, pour condescendre à l'invitation du Prà– sident des magistrats, prononce son plaidoyer en italien, fort applaudi des juges. Les avocats Edouard Favre et Auguste Darbelley ne tar– dent pas à baisser pavillon tandis que l'avocat Victor Rosset tient bon jusqu'au bout. Ce n'est que lorsqu'on lui fait observer que les magis– trats, la plupart étrangers à la Vallée d'Aoste, n'auraient compris ni les dépositions testimo– niales, ni les plaintes, ni les harangues françai-

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