BASA
ÀCADEMIE SAINT ANSELME i43 ses, qu'il se résigne à adopter l'idïome natio– nal. Les délibérations communales, les actes ci– vils, notariaux continuent à être rédigés dans les deux langues jusqu'aux premières années du fascisme, mais un notaire, l'avocat Léonard Gerbore se montra irréductible : à deux négo– ciants du Canavais qui réclamèrent la langue italienne pour la rédaction de leur convention, il répondit : «Ma plume ne se prostituera ja– mais à écrire dans une langue qui n'est pas celle de mon père ». Honneur à lui! Le mois d'octobre 1882, le Conseil Provin– cial Scolaire supprime le français comme lan– gue instrumentale dans toutes les classes du Gymnase et de l'École Normale des filles - notons que pour les jeunes gens il n'y avait pas . d'école normale à Aoste; pour obtenir leur bre– vet d'instituteurs ils devaient en fréquenter les cours à Pignerol ou ailleurs -, afin qu'ils n'eus– sent pu apprendre la langue maternelle et par suite l'enseigner à leurs élèves. Le député Rol– land pérore vaillamment, éloquemment, notre cause au Parlement. Pour appuyer sa thèse, il donne lecture d'une lettre écrite en français et adressée au Syndic d'Aoste le 20 mars 1862 par le Ministre Berti. Elle disait entre autre : « Fidèle à mon ancienne conviction, mûrie dans les études historiques, j'ai toujours cru que la langue maternelle est la seule capable de dé-
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