BASA
158 ACAbÈMIE SÀINT ANSELMÈ gues à celui qui n'en parle qu'une. C'est bien que vous parliez le français, mais ne combat– tez pas l'italien... » . Les membres de l'ambas– sade s'en reviennent enchantés, pleins d'en– thousiasme pour l'homme providentiel. Pauvres Lustucrus ! Deux mois après, le français était condamné à mort. Le gouvernement fasciste continuait à subsidier l'enseignement de cette langue pour les écoles de la Syrie qui ne lui appartenait même pas et le proscrivait avec un acharnement des plus tyranniques dans la Val– lée « italianissima al cento per cento... ». Comé– dien, comédien, comédien ! Le vandalisme fa– sciste se mit aussitôt à badigeonner, à racler, à démolir, à fracasser les inscriptions françai– ses. Et chose navrante! Le despotisme abject du pouvoir local se coalise avec le pouvoir cen– tral pour l'abominable besogne. Un avocat jus– que là toujours plein d'attachement pour la langue de nos pères et qui la maniait avec une merveilleuse aisance, qui avait même écrit dans la préface d'un livre de lectures pour les éco– les valdôtaines ces belles paroles : « Nous som– mes valdôtains, et comme tels nous avons un héritage précieux à conserver, pour le trans– mettre intact à la génération future: la langue française. Le laisser perdre et endommager se– rait un CRIME, une trahison, comme celle du père insensé qui dissipe le patrimoine de ses enfants ; car une langue, c'est un patrimoine,
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=