BASA

ÀCADEMIE SAINT ANSELME t59 une richesse... Renoncer à l'une ou à l'autre langue serait aussi absurde et coupable de no– tre part, que si, possédant deux maisons, nous voulions en brûler une... » . Magnifiques expres– sions, dignes d'un excellent patriote valdôtain e t italien, mais cet avocat, beau parleur, avait malheureusement pour devise la rose des vents. Quand Aoste fut proclamée chef-lieu ·de pro– vince, il osa, bien en catimini, écrire au com– missaire municipal d'Aoste De Antonio que le moment propice était venu d'italianiser les noms d e nos localités comme les noms de famille et qu'il fallait l'exécuter au plus tôt. Cet excellent personnage, De Antonio, se montra plus loyal et meilleur valdôtain que notre pauvre juriste: il s'y refusa net. Honneur à lui! Cependant no· tre toponymie ne fut pas à couvert des igno· bles atteintes des démolisseurs fascistes ; la pa– tronymie allait essuyer le même sort. La Pro– vidence intervint à l'heure voulue. L'Italie souf– frai t d'une surcharge. Un homme gênait Dieu. Plutôt que de cheminer dans l'ornière, il pré– féra côtoyer l'abîme ; il le côtoya en effet, et s i bien, qu'il fini t par y tomber en y précipitant son pays. Mais la langue du peuple valdôtain sur– vécut à l'immense catastrophe. La loi fasciste déjà inéxorable pour les actes de procédure pénale, lesquels devaient être rédigés en ita– lien sous peine de nullité voire d'une amende

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