BASA
16 ACADEMIE SAINT ANSELME elles rappellent qnelques évènements lugubres de la paroisse, ou elles nous parlent de nos immortelùs destinées. Entre parenthèse, disons que les épitaphes les plus brèves sont souvent les plus éloquentes. Par exemple en trouvez-vous, une qui aiguillonne mieux nos espérances que celle-ci: « R esurgam ? » Comme elle adou-:it les douleurs de la séparation ! Quoi de plus suggestif et de plus expressif que ces quelques mots faits graver par M. Bérard sur le sépulcre de M. le Chan. Béthaz: «Ci-git le Chan. B .. ., missionnaire diocésain. Il était puissant en œu– vres et en parole » ? Telle épitaphe, que l'on doit au chan. Bé– rard, nous présente la mort comme une libératrice et éveille l'es– pérance en montrant au croyant ce beau ciel ouvert au dessus de nos têtes ; telle autre nous indique la place où repose une j eune fille ravie au printemps de son âge ou une autre fille fauchée à 16 ans. Une épitaphe nous dit qu'un époux éploré a scellé toutes ses joies dans une tombe d'épouse, qu'une nichée d'en– fants n'ont plus ni frère, ni mère, une autre encore que là sont ensevelis les vieillards qui al!aient souri à l'insouciante enfance. Des inscriptions funéraires rappellent une épidémie, un accident de chasse, un meurtre; il en est qui sont d'une désolation navrante surtout quand c'est le langage de l'amitié qui s'exhale du cœur endolori. Ainsi le décès tragique du chantre et sonneur, Michel Gerbelle, a arraché au bon Curé ces accents pathétiques : Pauvre Michel, te voilà dans la tombe! Jeune encore, plein d'espoirs, brisé comme un e fl eur 1 La vie est bien amère, à tout âge on succombe, Mais Dieu reste... R epose en lui mon doux sonneur l Dan 5 le deuil longuement les cloches te pleurèrent ; Tu les faisais chanter jadis la nuit, le jour, Vous vous les rappelez aussi comme elles implorèrent . C'est bien là le genre poétique où, à notre avis, M. Bérard a le mieux réussi. Un noul!el académicien, après la séance, a été nommé dans la personne de M. Simone, illustre professeur d'une de nos plus cé– lèbres Universités.
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