BASA
170 ACADEMIE SAINT ANSELME Qu'en est-il résulté ? en moins de 50 ans l'Eu– rope a été persuadée qu'une famille ne règne et ne peut règner que parce que les autres y ont consenti; que tout pouvoir part donc origi– nairement du peuple; qu'il est absurde de sup– poser qu'un peuple ait cédé le droit de lui nui– re, etc.. Je crois cette théorie parfaitement fa us– se: un petit nombre d'hommes préservés des théories modernes, pensent de même ; mais qu'est-ce que le petit nombre devant la masse ? Le changement qui s'est opéré dans les esprits ne peut s'exprimer. V. M. renfermée dans une île à - peu - près barbare ne saurait en avoir l'i– dée juste. Lorsque la révolution française se déclara, l'univers fit un pas vers elle. Lorsqu'on la vit toute rouge de sang humain, les hom– mes s'arrêtèrent un peu ; mais que V. M. ne s'y trompe pas; 1' esorit oriainaire subsiste tou– jours, et la Constitution écrite est constamment !'.idole eurooéenne. Je regrette infinement, Sire, de n'être pas dans le cas de présenter de vive voix à V. M. le fruit de mes Jonques méditations sur ce sujet; ce que je puis avoir l'honneur de lui dire en général c'est qu'Elle sera bien heu– reuse si elle échappe à ces rédoutables discus– sions et que si elle s'y trouve conduite, comme ii est fort possible, elle aura besoin de toute sa .sagesse pour s'en tirer. Qu'elle prenne bien qarde surtout aux personnes qu'elle emploiera dans ces circonstances difficiles, si elle mon-
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