BASA

ACADEMIE SAINT ANSELME 173 me ; mais je ne veux point creuser cette affaire et j'ai l'honneur de répéter à V. M. que je n'ai aucune vue cachée pour être employé ici ou là dans les négociations qui pourraient avoir lieu. Le rôle de ministre publiquement aban– donné est trop difficile. Je m'en suis tiré com– me j'ai pu, mais je n'ai pas envie de présenter ce spectacle ailleurs. Ce qu'il aurait fallu faire dans ce cas · c'était de partir d'ici et d'aller se fixer dans quelque ville d'Allemagne, près de la France, pour communiquer aisément avec le quartier général sans choquer le système du Maitre et pour être prêt à tout; il y a peu de temps même qu'un Prince de la famille impé– riale me donnait ce conseil ; mais qui me ré– pond que je serai approuvé et que les frais me seront alloués ? Que serais-je devenu si, ayant pris cette détermination, j'avais trouvé face à face un autre agent arrivant avec de pleins– pouvoirs cachés et me couvrant de ridicule aux yeux des étrangers? Je supplie V. M. de con– sidérer l' éiat d'un ministre placé à 800 lieues de son maître, à peine ou nullement connu de lui, sans instructions, sans faveurs, sans appui, et sûr d'être non seulement désapprouvé mais exposé à entendre des mots épouvantables de la part de quelque lourd secrétaire, s'il vient à ne pas deviner mathématiquement des in– tentions à lui parfaitement inconnues. Daignez, Sire, examiner la chose et vous verrez que le

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