BASA
ACADEMIE SAINT ANSELME 17 Séance du 15 Mars 1953 L'Académie vient de payer s'Jn tribut à l'impitoyable moisson· neuse qui fauche souvent inopinément les existences et nous signi– fie à quelle échéance fatale sont condamnés les hommes les plus méritants, les intelligences les plus brillantes, les carrières les mieux remplies, tout aussi bien que les gens les plus obscurs qui passent inaperçus sur la scène du monde. M. Albert Deffeyes, membre très distingué de cette Académie, professeur de langue italienne, assesseur au Touri~me au sein du Conseil de la Vallée, venait de mourir subitement. Tl nous avait lui·même cédé bien volontiers cette salle principale de notre gou– vernement régional pour les assemblées à tenir pendant la froide saison; à cette assemblée du 15 mars il nous manquait pour tou– jours. En .signe de deuil d'un commun accord cette séance a été abrégée. Un de nos collègues les plus en vue s'est réservé le côté spé· cial de cette figure si attachante et il le traitera avec une auto· rité et une compétence que nous, profanes, nous ne pourrions y apporter. Mgr Boson, après avoir en peu de mots évoqué le souvenir de denx autres membres ravis il y a peu de temps à notre Société: M. le prof Ravello, qui avait dirigé aussi notre Collège et M. le prof Louis Sorrento de l'Université catholique de Milan, il nous donne connaissance d'nne lettre autographe et inédite de Joseph de Maistre adressée en 1814 de S. Pet ersbourg à son roi Victor Em– manuel de Sardaigne. De Maistre représentait à Saint-Petersbourg ce roi malheureux. Il était triste d'être séparé des siens, de ne pas même connaître la dernière enfant qui pouvait avoir vingt quatre ans en 1814. Il était pauvre, pauvre jusqu'à la misère. Au moment du départ, Victor Emmanuel lui avait offert un carrosse vermoulu ; il l'avait acheté deux cents piastres et il s'était fait voler, ca.r on avait dû, sw la route le réparer à chaque étape. Le ruban de sa croix
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