BASA
i76 ACADEMIE SAINT ANSELME remplissent tous les papiers publics: V. M. en aura dévoré chaque ligne, je ne puis ni ne dois les répéter, mais les détails suivants pourront n'être pas connus d'elle. L'Empereur est entré avec un cortège de plus de deux-mille officiers et toute sa garde vêtue de neuf (on ne sait com– ment cela s'est fait), il marchait le premier se laissant presser et presque fouler par le peu– ple qui baisait ses mains, se bottes, son cheval ; qui 1' appelait des noms les plus flatteurs, en– fin, il est entré à Paris comme il rentrera à S. Pétersbourg; à cette époque, Sire, on se trom– pe sur tout, il n'y a pas d'homme sensé qui n'ait dit: «Si Paris n'est pas défendue, !'Empe– reur pourra la sauver, mais si on se bat, il n'au– ra pas assez de force pour retenir l'indignation de l'armée et Moscou sera vengé ». Qu'est-il arrivé, Sire? Paris a été défendu jusqu'à la der– nière extrémité ; Je 30 on a livré une dernière bataille presque dans ce faubourg, et le len– demain les Russes sont entrés en pacifiques triomphateurs, embrassant les Parisiens qui les embrassaient. L'Empereur rendu aux Champs Élisées a– vec le Roi de Prusse a vu défiler ses troupes pendant six heures, ensuite il s'est mis à ga– Jopper dans les rues de Paris comme s'il les a – vait parcourues toute sa vie, certainement il avait quelque guide devant lui. Arrivé devant un certain hôtel, ses aides-de-camp ont deman-
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