BASA
186 ÀCADEMIE SAINT ÀNSELMÉ ce si noblement, si constamment mise au ser– vice de l'alpinisme, des lettres et de la science. J'enseigne à Valpelline depuis trente-huit ans, et je peux dire aussi, sans ombre d'exa– gération, que sous des dehors quelques peu rudes, il cachait une sensibilité exquise. Oui, il avait bien, parfois, des saillies d'humeur, mais ses ordres, ses observations ne laissaient après eux ni froissement, ni froideur, ni malaise. Loin de là ! La piété était pareillement de mise en lui, sinon une piété conquérante, assurément profonde et éclairée. Combien de fois, pendant les derniers temps de sa vie, on le voyait ha– letant, à bout de force, se rendre à l'église ou aux chapelles pour y dire la sainte messe ! Et Dieu seul sait le nombre de chapelets et de chemins de Croix pieusement égrènés, suivis et offerts pour la bonne continuation de son apos– tolat Mais voici un autre trait qui le caractérise, surtout au début de son ministère au pays. En– nuis, amertumes, débats d'âme, regrets, incom– préhensions, difficultés, départs, enfin toutes ces inévitables meurtrissures de la vie qui nous accablent et nous font souvent pleurer, étaient pour le digne abbé autant de sources d'une ro– sée intérieure d'où jaillissait de la ferveur et un enthousiasme jamais défaillant. Il savait, lui, les arrêter presque toutes ses larmes, ou
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