BASA

ACADEMIE SAINT .ANSELME 189 Ef comment ne pas être dans le ravisse– ment lorsqu'il me décrivait ses rencontres, au petit jour, avec les chamois et leurs cabris - dictateurs incontestés de ces sommets - ou bien avec les marmottes qui, toujours, à l'ap– proche du promeneur, rassemblent d'un long sifflement éperdu tout leur petit monde..., ou bien encore lorsqu'il me raconfaif des choses inouïes sur la voracité de la fouine, sur les coû– tumes traîtresses des renards, sur les habitu– des des aioles, des faucons, des perdrix de neige ef même des corbeaux, ces drôles d'oi– seaux qui ne plaisent à personne, mais qui é– foienf cependant, comme je l'ai appris par une de ses notes de texte, ses oiseaux préférés, ceux qui au matin de son ensevelissement (voyez l 'é– frangeîé de la chose!) ont sillonné en croix, de leurs noires arabesques, fout le ciel au dessus de la Cure et du Cimetière, remolissant le val de leurs croassements prolongés?... Pourquoi ne dirais-je pas aussi mof de ses si chères abeilles, ses blondes proféqées, au– près desquelles il s'est lourdement abaîfu, y restant immobile, les pauvres yeux déjà pleins <l'ombre... par cette inoubliable après-midi de brouillard et de givre ? Non, je ne veux pas manquer de souligner à ce sujet une étrange coïncidence car il arri– vait parfois qu'elles partaient à l'aventure, pres– que en même temps que lui. Mais fondis que

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