BASA
ACADEMIE SAINT ANSELME 191 Tout ceci se passaif, naturellement, pen– dant les premières années de mon séjour au pays, car, depuis les premières attaques du mal qui l'a conduit à la fombe, il avait compris hélas! que désormais il n'aurait plus pu gra– vir les sommets perdus dans ces lointains qui le séduisaient fout particulièrement, et se limi– tait à faire de l'herborisation sur l'arête des cols, dans les failles de roc ou bien le long des pentes qazonnées ef au travers des bois... La flore : autre sujet vaste et atîachanl ! Un jour que j'avais soumis à son examen des essais ayant trait à la flore de la rocaille, ma curiosité m'avait poussée à lui demander: «Vou– lez-vous bien me dire, M. le Curé, quel est vo– tre équipement de botaniste en excursion? ». «Rien de plus simple, Mademoiselle, m'a– vait-il répondu, des ciseaux, une boife en fer blanc pour conserver les fleurs et les feuilles le long du parcours, un sac à main pour les li– chens et un bâfon à crochet pour déraciner cer– taines planfes et les saisir ». Et comme il con– naissait depuis longtemps mon amour passion– né pour la flore des Alpes, il avait ajouté, nuan– çant la remarque d'un léger sourire, ce sourire si paternel et si bon que l'on ne saurait cerfes oublier: «Vos collections d'herbes et de fleurs alpines, mademoiselle, sont encore loin d'être parfaites, je vous l'avoue, car, fout en ayant des mains de fée, vous n'avez encore que la
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