BASA

192 ACADEMIE SAINT ANSELME science d'une néophyte, mais je suis sûr que vous saurez les compléter un jour, et, au be– soin, rectifier. Pour le moment, je vous félicite simplement pour le vif intérêt que vous portez aux fleurs. Mais comment, d'ailleurs, ne les ai– meriez-vous pas? Nous leur devons tant! ... Si tous les jours elles renaissent pour nous, que tous les jours elles soient l'objet de nos études et de nos soins ! Cueillons les fleurs du prin– temps, savourons les fruits de l' automne, et quand les noirs frimas viendront attrister la na– ture, quand elle n'aura plus de vie et de char– me pour nous que dans ses lichens et dans ses mousses, alors repassons nos souvenirs, et al– lons au coin du feu visiter notre herbier... ». Mais, hélas ! au cours de la trop triste soi– rée du 26 novembre 1947, les noirs frimas l'ont emporté à jamais. Il n'est plus là, mon vénéré Curé et Maître, pour revoir ses plantes chéries, pour repasser ses souvenirs... La place qu'il oc– cupait habituellement à sa table, surchargée de livres et de manuscrits, est restée vide. Oh! c'était si consolant de pouvoir s'approcher de cette longue table de noyer poli qui était, l'on peut dire, le meuble souverain par excellence ! Là il était assis, pendant des journées entières, ajoutant, sans que rien ne fût négligé, de pré– cieux documents à notre patrimoine littéraire, alpestre, scientifique, historique, préhistorique même.

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