BASA

194 ACADEMIE SAINT ANSELME chérissait d'une façon singulière, à extirper tou– tes les touffes de lierre qui envahissaient les murs de la cure et même à en détruire avec violence les racines; il n'avait respecté qu'un petit sapin et un pâle cyprès...). Oui, c'est bien là, autour dè cette table bé– nie, que se retrouvaient les visiteurs sans nom– bre: humbles pâtres et seigneurs, prêtres et di– sciples, diplômates, professeurs, peintres, géné– raux, écrivains, savants, adeptes de l'alpinis– me féminin de la Vallée et du dehors, excur– sionnistes sans renom et toute une élite de grim– peurs qui ne manquaient jamais, cependant, d'aller lui demander un conseil ou de lui ra– conter leurs exploits et leurs prouesses... Alors ils ~ revivaient ensemble leurs impressions de haute montagne, parfois goûtées ensemble; là, les sentiments partagés apparaissaient plus marqués et plus chers... Là, enfin, j'allais m'asseoir à mon tour afin d'y recevoir moi aussi, obscure visiteuse, ma part de grâce, et j'y allais, en dernier lieu, le plus souvent possible, car je pressentais moi aussi, hélas ! que le vénéré vieillard était à son dernier déclin, et que sa mémoire, jadis si clai– re et puissante, s'atrophiait lentement. Or j'a– vais tant de choses à apprendre de lui, toute une étude particulière - résultat d'une expé– rience botanique de près de vingt ans - à lui resoumettre, des mots techniques empruntés aux

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