BASA

AcA'nEMrE sArnt ANsELMk e t dans les plantes que nous foulons de nos pieds, tout ce dont nous avons besoin! C'est ainsi que l'institutrice-écolière y croit, mainte– nant, toujours plus. Chaque plante de mon her– bier en parle; j'ai enfin appris, par la voix du Maître, que chacune d'elles a son sens, son langage, son but, sa félicité, sa richesse». Les douces saisons vont revenir bientôt... D'un coeur ému, je regravirai la montagne. Pen– chées sur l'abîme, humblement rampantes vers la terre, ou s'élançant vers l'azur du sein des rocs brisés, les sereines fleurs qu'il aimait tant me cha nteront toutes quand je leur redeman– derai: « Que faites-vous ici? ». « Pour lui, pour lui encore... puisqu'il nous a chéries avec prédilection... ». Oui, pour lui encore, car son tertre béni a toute une foule pour se souvenir... Unie par les mêmes sentiments de regret, gagnée par la puissance de sa si chère mémoi– re, elle lui apportera encore, par la pensée, sa couronne de deuil : son thym et ses primevè– res, ses génépis odorants et ses hépatiques, ses frêles lis irisés d'or e t ses saxifages vermeilles, toutes les fleurs alpines écloses sous le bleu de notre ciel e t qui sauront se rendre les inter– prètes éloquentes de la reconnaissance de no– tre pays et de la Vallée entière. Du haut de sa nouvelle demeure il ne lais– sera pas sans récompense ce tribut d'affection

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