BASA

24 ACADEMIE SAINT ANSELM1': phane. Quelques-uns de ses articles parurent dans des Revues étran– gères. Ce qui le caractérisait surtout c'était son nostalgique et indé– fectible amour pour toutes les physionomies du passé, pour les traditions locales, la langue des ancêtres, pour les prospérités en– sevelies de notre petite patrie. Il rêvait pour celle-ci des destinées meilleures et il s'alarmait de tous les ferments de désorganisation politique et sociale qui s'y introduisaient. La Vallée d'Aoste, de– puis longtemps et surtout depuis l'unité itf1lienne, est deçenue le champ des discordes et des luttes intestines. Il y a encore des Valdôtains bornés, étroits, nationalistes farouches; qui convergent tous leurs efforts pour entraver les pro– grès matériels et moraux de la Vallée, pour satisfaire leurs am– bitions et leur rancune. Ils voudraient retourner à ces temps ma– lheureux où il fallait se contenter de payer l<s impôts pour n'en rien profiter, où l'on ne pouvait pas même pwler la langue ap· prise sur les genoux de sa mère, dans la samteté du foyer. M. Bréan, ardemment désireux du bien être, d'3 toutes les pros– péritél pour ses concitoyens, luttait sans trèçe contre cette centra– lisation à outrance qui doit toujours dégénérer en une plate et terne uniformité. Son suprême désir était de voir les valdôtains unis comme un seul homme pour la reçendication de leurs droits et la sauvegarde de leur patrimoine linguistique, de leurs glorieu– ses traditions d'honnête et laborieuse simplicité. Tout ce qui por– tait atteinte à ces aspirations patriotiques l'affligeait profondément. En défendant notre langue française et notre autonomie, il luttait pour un idéal d'indépendance et de liberté native qu'un peuple de caractère n'abdique jamais, même quand pour tout le reste, il se fond volontiers dans une grande unité nationale. Nul plus que M. Bréan ne désirait les grandeurs de la belle Italie, mais il aurait voulu, qu'à l'instar de la Suisse, elle laissât respi– rer les groupements ethniques qui la composent. Pas n'est besoin d'être très perspicace pour voir que la nation italienne 11 'est qu'une aggrégation de peuples de races disparates et que chaque région, tn pourvoyant librement à ses intérêts particuliers, contribue aussi

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