BASA
ACADEMIE SAINT ANSELME 25 efficacement à la prospérité nationale. Après vingt siècles de civi– lisation chrétienne on devrait comprendre une vérité si évidente. Le patriotisme valdôtain, pourtant si éclairé de M. Bréan, lui valut les poursuites des traîneurs de sabres du fascisme et des traine savates du nazisme; il ne put s'en sauver qu'en se réfugiant dans cette terre classique de la vraie liberté, de la vraie démo– cratie, de la vraie civilisation, la noble Helvétie. Sur cette terre hospitalière, il ne pouvait « trouver loin de la Doire un séjour plus cher à son cœur » que la douce patrie valdôtaine. Mais cet exil, quelque douloureux qu'il fût , eut pour lui d'inestimables avan– tages ; il ser vit à lui apprendre, à lui faire voir de ses propres yeux les prospérités, les bienfaits matériels et moraux qu'apportent aux peuples petits et g rands, à toutes les patries, les f édérations, les confédérations, comme toute autonomie marquant les carac;ères ethniques des différentes collectivités. Là, il eut occasion de nouer de précieuses relations avec de brillants écrivains étrangers et de leur Jaire connaître et apprécier ce coin de terre, jadis inconnu au grand monde, la Vallée d'Aoste. Il détermina ces personnages à témoigner d'une façon émouvante un vérita·ble attachement à cette vieille terre et à écrire à son endroit des pages sublimes d'une admiration et d'un amour qui n'admet point de doute. Et le plus pur chef d'œuvre littéraire de M. Bréan, est bien, à mon sens, le discours qu'il prononça pour la réception de M. Dan'iel-Rops, dans une solennelle séance académique tenue à Aoste, et où il esquissa en une merveilleuse synthèse l'œuvre accomplie au sein de l'huma · nité par ce géant de la pensée se dressant à l'instar de S. Au– gustin « au seuil des temps nouveaux comme l'annonciatez,r et le guide des nations en route vers leur fin ». C'est dans un style des p lus vibrants qu'il nous dépeig nit alors les drames multiples qui nous étreignent, « le désarroi dans les individus, dans la société, dans la vie internationale ». Ce long exil dont les odyssées ont été décrites dans sa bro– chure « En Suisse» resserra de plus en plus les liens d'amitié qu'il avait nattés, ainsi que tout le Clergé valdôtain, avec les chanoines du Grand-St-Bernard. Il en avait, nous en avons tous les motifs
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