BASA
ACADEMIE SAINT ANSELME 51 hors de sa paroisse. Voix retentissante, idées nourries, exposition claire et animée; on l'écou– tait avec plaisir. Et ce n'est pas à lui qu'on eût pu faire le reproche d'être CANIS NON LA– TRANS; aussi les graves désordres de la mon– danité n'ont jamais pénétré dans sa paroisse. Ce n'est un secret pour personne que la fréquentation des sacrements est en grand hon– neur à Valgrisenche. Un de ses anciens vicaires, maintenant mort, après une longue séance au confessional, un peu fatigué, disait: «Je parie que vous mettriez deux gendarmes aux portes de l'église vous n'arrê terez pas encore les Valgrisains et sur– tout les Valgrisaines ». C'est que dans la pa– roisse on n'oubliait pas les recommandations pressantes du curé ; à noter aussi que Valgrisen– che a fourni un beau nombre de vocations mis– sionnaires, sacerdotales et religieuses : proba– blement le zèle et les sermons du pasteur y en– trent pour quelque chose. Comme individu, le curé Bérard était l'hom– me du devoir e t de la règle; tempéramment as– sez solide et vie sobre: pas de liqueur, pas de tabac, pas même une partie aux cartes; sa pas– sion, j(1 d irais même son délassement, furent les livres et il avait une si riche bibliothèque. Il ne faudrait pourtant pas croire qu'il fût misanthrope ou d'humeur morose; au contraire il aimait la compagnie et la société au carac-
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=