BASA
68 ACADEMIE SAINT ANSELMÈ la fin de sa vie, il est appelé à Turin. La cour lui fait su– bir une telle p ression qu'il reconnaît le droit d'élection à S. A. R. et qu'il accepte d'elle un coadjuteur avec droit de succession. La déception est grande en Valais. Cette république enrageait de voir S. A. R. nommer le prévôt du St-Bernard alors que la maison principale de l'ordre , l'hospice , se trouvait dans son territoire. Elle ma– nifeste son mécontentement en ne reconnaissant pas le nouveau prévôt, Léonard Jorioz d'Etroubles, qui succède ù Louis Boniface en 1728, et en lui interdisant tou te ad– ministration des biens situés e n Va lais. Ce prévôt meurt en 1734. Le roi de Sardaigne tente de lui donner un suc– cesseur en la personne de Jean-Nicolas Vacher d'Arnad; mais il ne réussit pas à obtenir sa confirmation du pape Clément XII, qui nomme François Miche llod de Bagnes administrateur de la prévôté. Le roi de Sarda igne et les religieux qui se trouvent dans ses États refusent de le reconnaître. Ces événements rangent définitivement les re– ligieux en deux clans, les Sardes manoeuvrés par la Cour de Turin, et les Valaisans, appuyés par le Valais. Une lutte de 20 ans les opposera jusqu'à la disparition d'un des deux partis. Le Valais veut la séparation des religieux des deux nations et la liberté d'élire le prévôt pour les religieux ; la cour de Turin s'y oppose . Le Va lais intéresse le cardinal Annibal Albani, pro-· tecteur des Suisses, à l'affaire de la séparation . Tous deux s 'adressent au marquis d'Ormée, ministre de S. A. R., pour obtenir la séparation. La réponse est un refus ca– tégorique. L'affaire est alors portée à Rome. Les deux partis constituent chacun leur procureur en mai 1735. Les Sépa– ratistes mettent en oeuvre toutes les influences possibles : ils s 'adressent au Valais, aux cantons de Fribourg et de Berne, au nonce de Lucerne, au cardinal Albani et au roi de France afin qu'ils appuient à Rome leurs reven-
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