BASA
10 · ACADEMIE SAINT ANSELME que, dans le cas d'une séparation, il confisquerait tous les biens de la prévôté situés dans ses États. Le procès reprend donc dans une atmosphère défa– vorable pour les Séparatistes. Ils n'en mettent que plus d'ardeur à soutenir leur point de vue. Ils s'exaspèrent quand ils apprennent que le chanoine Jean Léonard A– voyer a été nommé prévôt par S. A. R. et confirmé par le pape en 1749. C'est un coup de foudre; ils font un ef– fort suprême pour y parer. Ils décident de s'opposer à la prise de possession si le nouveau prévôt se présente à l'hospice. Ils sollicitent l'aide du Valais, qui intervient faiblement par crainte d'ê– tre privé du sel de S. A. R. . Déçus de ce côté, ils s'a– dressent cette fois à tous les cantons suisses et à la Fran– ce qui interviennent avec force en leur faveur. Entre temps le Valais se décide à prendre nettement position et fait savoir à Michellod que « cette république ne re– connaîtra jamais un prévôt nommé par le Roi». Devant une opposition aussi farouche, le pape croit bon de pren– dre un moyen terme pour sauvegarder, autant que pos– sible, les intérêts des religieux valaisans et de S. A. R.. C'était la séparation. Le l 9 août l 752, la bulle de séparation est expédiée. Elle démembre de la prévôté du St-Bernard et sécularise tous les religieux et tous les biens situés dans les États Sardes, soit en Vallée d'Aoste, les églises de St-Rhémy, de St-Oyen, d'Etroubles et de Pollein; les prieurés de St– Jacquême d'Aoste et de St-Pierre; les hospices du Pe tit– Saint-Bernard, de Marchévaudan à Aoste et de Châtil– lon (l'actuel Albergo dell'Angelo). A l'exception des é– glises paroissiales, tous ces biens sont donnés à l'Ordre Mauricien à charge de continuer l'hospitalité sur le Petit– Saint-Bernard et d'agrandir l'hôpital de Marchévaudan. En compensation de tant de pertes, les chanoines valai– sans recouvrent la liberté d'élection de leur prévôt.
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