BASA

ACADEMIE SAINT ANSELME 71 Les chanoines valdôtains qui restent sincèrement at– tachés à la maison du St-Bernard et qui avaient été te– nus dans l'ignorance des négociations menées par le gouvernement sarde, sont atterrés de se trouver subite– ment sécularisés e t retranchés de l'ordre du Saint-Bernard. Leur désolation les fait éclater en pleurs quand l'exécu– teur de la bulle, l'abbé Bize!, signifie, aux religieux grou– pés à St-Jacquême, qu'ils ont à quitter le prieuré. L'un d'eux, Nicolas Vacher, y demeure cependant quelque temps pour mettre ordre aux affaires. Le 20 décembre 1752, seul, il récite l'office et célèbre la messe des morts dans l'antique église, puis à son tour, ]a mort dans l'â– me, il quitte le prieuré. Cette cérémonie lugubre met fin à l'exiStence 7 fois séculaires de l'ordre du St-Bernard de ce côté des Monts. Pas définitivement cependant, puisqu'à 200 ans de ces événements douloureux, à la demande du gouverne– ment de la Vallée d'Aoste, un groupe de chanoines du St-Be rnard a repassé les monts pour venir s'établir à Aoste, près de St-Martin de Corléans, et pour a ssumer la direction d'une école d'agriculture, créée, avec beau– coup d'à propos, par ce même gouvernement. Disons que cette rentrée en Vallée d'Aoste n'est pas un événement sans racine. Après les pénibles luttes de la séparation, s 'il y e ut de la part des religieux valaisans restés à l'hospice une période où !'animosité resta vive enve rs les sujets de sa majesté sarde, l'exercice de l'hos– pitalité ne tarda p::::is à reprendre sa sereine universalité et à rétablir de solides sympathies, en particulier avec la Vallée d'Aoste. Ces sympathies viennent de porter leur fruit dans la naissance de l'école d'agriculture et la re– na issance, en Vallée d'Aoste, de la maison du St-Bernard.

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