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ACADEMIE S.AINT ANSELME et s'épanouïrent deux de nos meilleurs poètes: Clément Gérard et Anselme Perret? M. Bérard était très poétique en prose mais parfois assez pro– saïque en poésie ·- M. Gérard, son élogisle, partagera-t·il ce ju– gement ? - mais sans être trop subjectif, nous pouvons bien dire qu'il sentait profondément la poésie. Dès ses plus j eunes années, lorsqu'il fréquentait les cours secondaires et le Grand-Séminaire, une belle phrase, un beau vers le faisait tressaillir d'aise. Plus tard, il continuera de savourer les chefs d'œuvre littéraires de la France et de l'Italie au point d'en émailler de citations toutes les conversations et toutes les instructions. Parmi ses productions poétiques, trois ou quatre pièc€s sont assez belles, entre autres celle sur « La Tombe du Chan. Perret ». En général, la pensée de M. Bérard, si gonflée de riches subs– tances, n'emplit pas toujours heureusement les sinuosités du ryth · me ; par ci par là ses vers ont une sonorité de sabotomachie. Bref, notre poète n'était pas toujours fait pour emprisonner sa pensée exubérante dans le lit de Procuste des vers alexandrins voire même des vers impairs des symbolistes. M. Bérard avait senti, dès ses plus tendres années, le désir de se consacrer entièrement au Seigneur. Au Petit et au Grand– Séminaire, il se distingua par une piété tendre et franche, par un amour constant pour le travail, par sa jovialité qui lui faisait jouer de petites farces de bon aloi, enfin par son goût très pro– noncé pour la littérature française. Ordonné prêtre le 4 juin 1887, il fut successivement vicaire à Gressoney-St-Jean, à Donnas, à Challand-St-Anselme, à lntrod, laissant partout les traces d'un zèle ardent et le souvenir d'un prêtre pieux, instruit, vertueux et éloquent. Valgrisenche, par suite de la démission de M. l'abbé Aymonod, désirait un pasteur digne de ses indéracinables traditions religieuses, voilà pourquoi M. le Chan. Béthaz, grand admirateur du j eune vicaire Bérard, le pro– posa comme Curé pour sa paroisse natale à l'autorité diocésaine. On se demanda toutefois s'il eut été fa ci le de trouver dans notre dioc~se d'autres âmes sacerdotales de ce calibre, qui auraient