BASA

ACADEMIE SAINT ANSELME 5 ---==================== accepté ce poste montagneux où le mistral cingle les visages et glace les membres presque toute l'année, et qui eussent rempli pareille mission aus5i longtemps et aussi admirablement. Mais mal– gré sa grande frugalité, il semblait inaccessible au froid. M. Bérard arrosa de ses sueurs ce champ fécond dans lequel d'excellents Curés avaient répandu en abondance la précieuse se– mence d'une foi ferme et invincible. La gloire de Dieu et le salut des âmes ont toujours été l'orientation de sa vie sacerdotale, Combien de fois, nous missionnaires, ne l'avons nous pas, dès le potron-jacquet, pendant la rude saison hivernale, trouvé faisant à l'Eglise son Chemin de Croix! La solitude était devenue sa meil– leure amie; là, il réfléchissait, il étudiait, il lisait, il lisait encore; il notait, il s'élevait à Dieu en pieux essors ascétiques. Aussi a·t-il acquis une connaissance littéraire hors ligne, au point de manier la langue fiançaise avec une merveilleuse dextérité. Sa phrase était coulante, incisive, élégante, plantureuse, énergique et très caracté– ristique. Quand son devoir le mettait en contact avec la société, il était très jovial, très expansif, il la charmait et surtout il la défrayait de bons mots, de saillies spirituelles, de causeries anecdotiques, de citations intéressantes d'auteurs français et italiens; c'était toujours lui qui tenait le dé dans les conversations. Ses sermons d'une belle véhémence, d'un excellent français, si instructifs et si convincants, remuaiPnt puissamment les masses. Cet orateur a fait florès dans les quelques missions diocésaines auxquelles il a pris part. Pour perpétuer le souvenir de trois prêtres d'un rare mérite: M. le Chan. Clément Gérard, son compatriote et le doux chantre de la Vallée; M. le Chan. Chamonin, le Saint Curé de sa paroisse natale et son homonyme l'illustre Chan. Edouard Bérard, M. l'archiprêtre de Valgrisenche a laissé trois ouvrages. Celui sur le Chan. Bérard est peut être le plus beau, le plus intéressant. Il a eu l'honneur d'un sequestre par les séides fascistes. Quant aux deux premiers, le seul défaut qu'on pourrait y remarquer c'est la surabondance des digressions et surtout des citations qui entre-