BASA
Académie Saint Anselme 89 vêque, du comte, des seigneurs voisins. Ces · mandataires installés dans leurs fonctions a– vaient fini parfois par devenir les maîtres, par– fois aussi les tyrans, de leur village et par bâ– tir quelques petits châteaux destinés d'abord à l'abri de tous, en période troublée, lors des in– cursions des sarrasins, et devenus ensuite le symbole, l'outil de leur propre prépotence. Ces châteaux du Val d'Aoste, en ruine ou res-. taurés souvent par de très nouveaux propriétai– res, étonnent encore aujourd'hui par leur nom– bre ; ils ajoutent un motif pittoresque et roman– tique à bien des débouchés de gorges, à bien des éperons rocheux. Les monuments romains de la cité, les bornes même de la route prétorienne, célébraient le gé– nie universel et puissant de l'Empire, la force de ses armes et de ses lois. Les châteaux par– lent eux aussi du passé, un passé d'alarme, de repliement sur soi, dont il ne faut pas d'ailleurs exagérer, pour le Val d'Aoste, les côtés sombres, car l'abondance de ses vestiges féodaux prou– ve précisément que ce pays ignora les guerres et révolutions, qui ailleurs, et même en Savoie, jetèrent à bas beaucoup de vieux murs, de châ– teaux et quelques clochers romans qu'on voit encore aux bords de la Doire. Dans la cité d'Aoste elle-même, les seigneuries pullulaient. Ainsi qu'à Rome, les Colonna ou
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