BASA

98 Académie Saint Anselme sance par les Comtes de Savoie. Nous ne pou– vons ni infirmer ni accepter sans réserves cette opinion assez faiblement soutenue par les tex– tes ; elle paraît cependant plausible. Et il est d'ailleurs évident que dans la charte des fran– chises d'Aoste, le Comte Thomas reconnaît très nettement le droit aux gens d'Aoste d'intervenir dans la d irection de leurs affaires. Il le fait, cer– tes, de lui-même, de son plein gré, ~ur le con– seil, dit-il, de l'Évêque, des barons, e t parce qu'il c:::onvient « que ce qui ne s 'écarte pas des voies de la clémence et de la bonté reçoive son exécu– tion ». Sa formule même «je rends à la liberté » - « trado libertati » - etc., suppose qu'avant de rendre, il avait eu le droit de prendre et qu'il tenait à ce que cela fût hors de critique. Mais enfin ce don de liberté, quoique fait d'un ton autoritaire, suppose bel et bien qu'Aoste a – vait déjà prouvé qu'elle était capable d'être li– bre, que le Comte désavouait l'arbitraire, les vexations, affronts et rapacités fiscales, dont ses agents s'étaient rendus coupables, en dépit des coutumes valdôtaines, et qu'il voulait aboutir à un statut satisfaisant pour tout le monde. La clause principale des franchises de la cité d'Aoste est celle par laquelle le Prince s'interdi– sait d'exiger des tributs sans qu'ils aient été au préalable consentis par les contribuables réunis en assemblée générale. Même en temps de guer-

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