BASA

Académie Saint Anselme 99 re le Comte et ses subalternes trop zélés ne pou– vaient donc plus prélever d'impôts exorbitants. Ainsi maîtresse de son budget, la cité d'Aoste prenait vraiment l'aspect d'une sorte de Répu– blique protégée par le Comte plutôt que stricte– ment dirigée par lui. D'autres dispositions limitaient le territoire ci– tadin, où s'exerçaient, à l'exclusion de toutes autres juridictions seigneuriales, la juridiction du Comté. Des précautions étaient prises pour qu'on ne molestât, qu'on n'exploitât pas les mar– chands de passage et voyageurs du Mont-Joux. Les vols, effractions des maisons des clercs ou des bourgeois, les dégâts apportés aux ponts, les adultères, les emplois de fausse mesure, é– taient ensuite prévus, tarifés ou châtiés, un peu pêle-mêle. Comme dans beaucoup d'autres char– tes, non seulement sans doute à cause de la gaucherie des scribes, mais parce que beau– coup de ces textes furent élaborés après de longs conciliabules et des séances où, cela est de toutes les époques, chacun ne fût-ce que pour plaire à ses mandants, tenait à dire son mot, à glisser dans la rédaction d'ensemble ce qu'on appelle aujourd' hui une motion, un amende– ment. La charte de 1191 avait d'abord été réservée à Aoste et à ses faubourgs. Mais, en 1206, le Comte Thomas étendit ses bénéfices à tous ceux,

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