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Acad~mie Saint Anselme i09 Les étapes du voyage étaient fixées, la pre– mière étant Morgex en Val Digne, une autre, Sarre, où les nobles de la Basse Vallée venaient à la rencontre des suzerains. À Aoste enfin a– vait lieu la réception principale et avant toutes · choses, à la requête du clergé, des nobles et des gens des Communes, le Comte allait à la cathédrale où, les deux mains sur l'autel, il ju– rait de respecter les franchises valdôtaines et de veiller à ce que ses agents n'y dérogeassent point à quelque sujet que ce soit, et particuliè– rement pour la justice. Toutes les Juridictions vaquaient pendant les grands jours : pour les affaires civiles, la juridiction des agents du Comte dans ses domaines, des agents des ba– rons dans les leurs ; pour les affaires criminel– les ou civiles trop importantes, la juridiction du Tribunal, dit Cour des Connaissances, laquelle se prononçait une fois que le dossier avait été instruit par les juges ordinaires du lieu : agents du Comte ou des barons. Nul doute qu'à la minute religieuse du ser– ment, dans la fumée de l'encens, le son des clo– ches et cet état émotif, où arrivent si aisément les collectivités dans l'exercice des rites qui leur sont chers, les Comtes de Savoie n'aient appa– rus traditionnellement aux yeux de la foule val– dôtaine, 'comme l'incarnation de l'ordre néces– saire à tou.c;. Reiqneurs, prêtres ou paysans, pour