BASA

116 Académie Saint Anselme Enfin, que sortirait-il finalement des guerres et intrigues que depuis plus de trente ans le puissant royaume de France menait en Italie ? Lui et l'Empire se disputaient l'hégémonie. Le Duc de Savoie régnant, Charles Ill, arriverait-il, grâce à sa diplomatie pacifique, à écarter de ses États et au moins du Duché d'Aoste, les ruées de gens de guerre, batailles et pillages que de– puis des siècles la Vallée avait eu la chance d'ignorer? Cette sourde angoisse atteignit son paroxis– me quand au début de l'année 1536, on apprit àans le Val d'Aoste que l'armée française a– vait envahi la Savoie et que le roi François I avait permis aux Bernois hérétiques de secou– rir Genève révoltée, de s'emparer du pays de Vaud, du Chablais occidental, tandis que les Valaisans avaient occupé Monthey, Évian, le Chablais oriental et n'avaient renoncé à Cha– monix qu'en apprenant, dirent-ils, que cette val– lée ne relevait pas des Ducs de Savoie, mais des Princes de Genevois- Nemours alliés des Français. Dans les tragédies classiques, la violence d'une crise préparée avec art, oblige chacun des personnages à montrer par ses actes le fond même de son âme. Ainsi l'épreuve de 1536 obli– gea le Val d'Aoste à montrer ce que valaient ses antiques institutions et l'esprit commun qui

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