BASA
Académie Saint Anselme 117 animait son peuple et ses dirigeants, des châ– teaux ou des paroisses. Le grand seigneur de la Vallée était alors le Comte René de Challant. Encore jeune, moins de quarante ans, Challant était chancelier du Duc Charles et grand maréchal de Savoie ; il a vait été ambassadeur à Vienne et en Suisse ; il avait fait de son château de Verrès une bon– ne forteresse munie de canons sortis de sa fon– derie de Vallengin. Son goût du faste, ses mal– heurs conjugaux - (après l'avoir abandonné, sa première femme avait mené à Milan une con– duite étrange terminée par une condamnation à mort à cause de l'assassinat de son amant) - sa personnalité brillante et un peu forte devait inquiéter les modestes et honnêtes Valdôfains. Mais enfin, ils lui eussent obéi s'il avait été là. Malheureusement il n'y était point, il était à Ver– ceil auprès du Duc réfugié au plus près de l'ar– mée de Charles V. L'Évêque 'aussi était absent, Monseigneur Gazin, un prélat plein de savoir et de bons conseils. La Vallée était livrée à elle-même, la patrie d'Aoste en danger, et il n'y avait point de temps à perdre. A l'appel du Bailli de Lostan, que remplaça bientôt et pour toute la durée de la crise un au– tre bailli d'origine savoyarde, De Leschaux, les Trois Étas se réunirent le 28 février 1536 et, se-
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