BASA
124 Académie Saint Anselme Plus tard le Duc se fit renseigner par des en– voyés clairvoyants, sur l'état du pays, la mora– lité des juges accusés par eux de recevoir trop souvent des cadeaux de poulets des plaideurs, et de « faire les chrétiens » et d'aller à la mes– se, en demeurant en secret luthériens et héré– tiques; sans doute la fuite de Calvin n'avait qu'imparfaitement arrêté les progrès ·de la Ré– forme: des germes de désunion couvaient en– core dans les âmes. Il était plus qu'explicable que le Duc se préoc– cupât des dispositions d'un pays qu'il avait be– soin de garder à soi pour ne pas faire figure à la Cour de Charles Quint, d'héritier d'un Duché devenu fictif et de condottiere aventureux. Mais trop de gens se mêlaient à Aoste même des des– tinées de la patrie. Les Commis devaient les con– tenir, les surveiller, notamment ceux qui, sans en avoir le droit, intervenaient dans les discus– sions et agitaient les Assemblées générales. Un é tat d'esprit clubiste, des embryons de partis étaient peut-être nés à l'occasion de tant de dis– cours, de remuements populaires et de votes. Heureusement l'homme' le plus puissant de la Vallée, René de Challant, agit toujours au mi– lieu de ces conjonctures difficiles avec un loya– lisme conforme à l'esprit traditionnel de la Val– lée. Il n'y eut jamais rien de fondé dans les ac– cusations de ses détracteurs ; il ne chercha point
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=