BASA
126 Acad4mie Saint Anselmè des encore plus graves. En 1539, les gens de la Vallée de Bagnes s'emparèrent brutalement, sur l'Alpe de Chermontane, des chaudières, des fro– mageries et des troupeaux de vaches qui pais– saient. Cela leur appartenait, disaient-ils, parce que l'Alpe de Chermontane est sur le versant de la vallée du Rhône et non sur le versant de la Doire. L'argument était moins solide que les bâtons avec lesquels les gens de Bagnes avaient dispersé les pâtres valdôtains, car de tous temps les communes de montagne ont eu, selon leurs besoins, des pâturages ne coïncidant point avec la ligne de partage des eaux. Peu d'inconvé– nients en périodes de travaux et d'échanges paisibles, et c'est ainsi que les Valdôtains a– vaient eu et eurent longtemps un emplacement réservé sur le champ de foire même d'Évolène ; ils y étaient comme chez eux. Mais le siècle é– tait aux disputes. Les Valdôtains en appelèrent, contre le vol de Chermontane, à leur Duc qui n'y pouvait rien et enfin au Pape et à !'Empe– reur Charles Quint. Celui-ci donna raison aux Valdôtains par une lettre datée de Spire, tandis que le Pape invitait les gens de Bagnes à venir donner leurs explications dans une conférence à Evian. Intimidés, les Valaisans évacuèrent Cher– montane, mais pour y revenir dix ans plus tard et définitivement. Leur obstination paysanne a-
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