BASA
Acad~mie Saint Anselme i57 Il en fut ainsi jusqu'au jour, où la création du Royaume d'Italie ramena la Savoie à la France et donna au Duché d'Aoste l'originalité d'être dans une nation de quarante millions d'habi– tants, une petit peuple gardant un langage à soi, tout en étant la province la plus ancienne– ment et la plus sûrement loyaliste du Royaume. L'année 1860 est assurément une des plus im· portantes de toute l'histoire du Val d'Aoste. Ja– mais ce pays n'avait pensé à suivre la Savoie dans ses destinées nouvelles, ni à vouloir com– me elle reprendre place dans la nation fran– çaise. La politique du « Risorgimento » piémon– tais, ses impôts, ses guerres et surtout ses ten– dances anticléricales, avait mécontenté le Val d'Aoste et provoqué même des émeutes paysan– nes, mais elles avaient été surtout dirigées con– tre les ministres et au cri de « Vive le Roi ». Ce– pendant après 1860, le Val d'Aoste, ne pouvant plus regarder vers la Savoie française et napo· Ieonienne, ne s'orienta pas vers Turin et la gran– de Italie sans avoir, sur ce qui l'attendait, une curiosité mêlée d'inquiétudes souvent cachées mais certaines, et contre lesquelles il se défen– dit par un renouveau de confiance et d'attache– ment à la Maison de Savoie. Toute une littéra– ture témoigne de la force de ce sentiment. Les proses mêmes et poésies des journaux, tous de langue française naturellement, qui, depuis l'é-
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