BASA
i6 Acad~mie Saint Ànseî.nie menait de front l'étude de la grammaire et du vocabu– laire. Il est aisé de .le constater. Disons sans ambages qu'il a bien honoré la Vallée; il a bien mérité d'elle Ses oeuvres en faveur du progrès intellectuel et écon~mi que de sa petite patrie ne seront pas de sitôt oubliées. Toutefois qu'il nous soit permis, sans parti pris, de faire une constatation, déià connue du plus grand nombre, oi.; sujet de ce très méritant publiciste, et la voici : il y cvait assez souvent de .la pince, du mordant pas toujours justifié dans ses critiques littéraires et scientifiques, dans ses écrits en général. Il ne jugeait . pas toujours toutes choses du point de vue de Syrius ; il laissait trop trans– paraître son é<Jotisme, son égocentrisme, se condamnant ainsi à un déplorable isolement. Nous ne voulons Pa;> exagérer en affirmant que ses critiques sentaient par– fois son vieillard et surtout son pédant d'une lieue. Son esprit de contradiction lui aliénai.t quelquefois les esprits les mieux intentionnés. M. Brocherel n'était pas fait pour encourager .les talents débutants même .les plus promet– teurs. Mais nous devons aussi àire, à son honneur, que i:;'il ne pouvait pas y avoir beaucoup d'entente et de compréhension entre .lui et la génération présente, c'est que celle-ci est par trop déplorablement motorisée, mécanisée, matérialisée, tandis que lui passait les journées à dévorer les livres, à étudier .le vocabulaire, à rédiger des articles, surtout dans « La Patrie Valdôtaine », dont il a eté un des fondateurs, à élaborer des productions littéraires et scientifiques, à creuser son front dans des méditations silencieuses. Si son oeuvre ne fut pas toujours appréc:ée a sa juste valeur par les jeunes, le monde intellectuel sent amèrement le vide que son départ pour les sombres manoirs .laisse dans la Vallée.
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