BASA

Académie Saint Anselme 55 toujours la considération qu'il en attendait ; amertume, enfin, de sentir autour de lui com– me une méconnaissance de son oeuvre, une espèce d'ingratitude diffuse. Qu'une telle ambition fut justifiée, c'est ce que j'essayerai de démontrer maintenant. Tout d'abord, il faut arrêter notre pensée sur la constatation suivante : lorsque Jules Broche– rel publia en 1897 chez Hoepli son « Manuale d'Alpinismo », le mot lui-même venait de naî– tre. En effet, le dictionnaire étymologique de Bloch donne : « ALPIN. créé en 1796 ; dérivé : ALPINISME, créé à la fin du XIXe siècle». Cette citation aride permet, mieux qu'un long commentaire, de mesurer l'importance capitale, pour nous Valdôtains, de l'oeuvre de notre re– gretté membre et collègue. Si vous me permettez encore une citation, pé– dante, je vous la concède, mais ·combien élo– quente, nous aurons parfaitement situé la ques– tion en ce qui concerne le pionnier que fut. en la matière, celui dont nous célébrons la mémoire · aujourd'hui. J'ouvre une encyclopédie au mot «alpinisme » et je lis: « La montagne, longtemps délaissée, attire aujourd'hui nombre de touris– tes. Depuis Jacques Balmat et Paccard, qui, les premiers, en 1786, parvinrent au sommet du Mont-Blanc, l'alpinisme n'a fait que croître. Il a augmenté la richesse des régions montagneuses,