BASA

SS Académie Saint Anselme ceci: « tu vois, ami lecteur, que mon pays n'a rien à voir avec le tien, qu'il s'y trouve des phé– nomènes dignes d'être admirés à chaque pas et qu'en conséquence tu te dois d'y venir au plus vite ». Le vieil appel d'Orphée, en quelque sorte ! Et la Toison d'or offerte aux innombrables fils de Jason que sont les touristes modernes... C'est cet effacement, ce don complet de soi– même à la plus grande gloire du pays de ses ancêtres que j'admire surtout dans l'oeuvre lit– téraire de Brocherel. Quant à l'ouvrage que Victor Attinger, en Suisse, lui édita avec tant de luxe, en 1953, « Le Patois et la Langue française en Vallée d'Aos– te », c'est la réalisation d'un vieux rêve que cet infatigable travailleur porta à terme, comme si le Créateur, ému, avait voulu lui donner encore un temps de répit afin de le laisser s'endormir avec un sourire de satisfaction sur les lèvres. (Car c'est celui-ci son dernier enfant et non la «Vallée d'Aoste » de d'Agostini qui n'est qu'une reprise de «La Valle d'Aosta » de 1932). Il y a longtemps qu'il méditait d'écrire un ou– vrage, qu'il voulait définitif, sur les rapports en– tre le patois valdôtain et la langue française. Je dirais même que c'était là pour lui et le chant du cygne et le monument couronnant tout l'é– difice de sa vie.

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