BASA

76 Académie Saint Anselme Aoste . avait été en effet reliée au noeud des voies romaines de Verceil par une chaussée dont on voit encore quelques ponts; l'un d'eux fut, croit-on, en service jusqu'en 1830. Des bornes militaires jalonnaient cette chaussée et leur sou– venir persiste dans des noms de villages, celui de Quart, par exemple, bâti « ad quartum lapi– dem », celui de Diémoz «ad decimum ». Au som– met du Grand-St-Bernard, alors appelé Mont– Joux, une statue de Jupiter avait été dressée et les monnaies et les objets divers trouvés dans les parages de ce col, prouvent l'importance des convois qu! le traversaient en perdant parfois leurs bagages dans les brouillards ou les tour- . mentes. De même au Petit-St-Bernard. A Aoste, en avant de la porte Prétorienne. un monument scellé, peut-on dire, à même le sol, symbolisait la domination romaine ; l'arc commémoratif de la victoire de l'an 23; sa porte et ses colonnes corinthiennes sont encore visibles sous le dou– ble auvent d'ardoises rustiques dont on a grati– fié, pour sauver à la fois des pluies et des nei– ges, le souvenir de !'Empereur Auguste et le grand crucifix dont on l'a orné, sanctifié. A cette empreinte de l'État, les simples ci– toyens avaient ajouté la leur. Les noms de beau– coup de leurs villas agricoles se retrouvent dans les noms des villages, èomme à Aymavilles, mai– son des riches Aimius et Avillius, constructeurs