BASA

/ Académie Saint Anselme Or, aux approches du xme et du xrme siècle, ces familles envahissantes étaient surtout les fa– milles comtales. Ces comtes, recrutés originairement parmi les compagnons de guerre des chefs barbares, puis renforcés par de ·grands propriétaires gallo-ro– mains francisés, avaient été employés par les monarques francs, lorsqu'ils organisèrent tant bien que mal leur État, comme agents dans les cités ou diocèses. Ils avaient rencontré là les évêques, souvent ils les avaient querellés, mais souvent aussi ils étaient entrés en composition avec eux, en ententes, en alliances, en liens de famille, favorisés par le fait que si les évêques de ce temps vivaient dans le célibat, nombre d'entre eux avaient été mariés avant de porter la mitre et avaient des enfants à pourvoir. En somme, au haut Moyen-âge et à la veille de la grande stabilisation féodale, il y avait dans les pays francs une sorte d'état major de grandes familles habituées à prendre la respon– .sabilité des affaires comtales et épiscopales, ha– bituées aussi aux profits qui en découlaient; pro– duits des menses épiscopales ou revenus d'abord viagers, mais peu à peu héréditaires, des domai– nes cédés en bénéfice aux Comtes par le Sou– verain, en manière de traitements, de récompen– ses, de faveurs: domaines fiscaux, dépouilles des vaincus.