BASA
90 .Académie · Saint Anselme gue. Celle que nous appelons avec tendresse «la langue maternelle», sur laquelle nous veil– lons avec soin et qui est notre bien commun. La langue française a été la langue des Val– dôtains dès sa formation comme langue litté– raire. C'est dire que cette tradition linguistique re– monte loin et c'est dire aussi les échos qu'elle éveille en nos coeurs chaque fois qu'il est ques– tion d'elle. Parmi les oeuvres de jeunesse du grand lin– guiste et écrivain français Albert Dauzat, il en est une, peu connue, datant de 1911, et intitu– lée «Mers et montagnes d'Italie », dont la lec– ture m'a captivé, même si le livre date, et peut– être, justement, à cause de cela. Celui qui devait nous donner, plus tard, la magistrale « Philosophie du langage » (1912) et les «Argots franco-provençaux» (1917), qui nous concernent en bien des points, emploie au dé– but de l'ouvrage un langage que je qualifierais de prophétique. Un langage qui répond bien à ce que nous. autres, hommes de 1955, appelons de tous nos voeux : la formation d'une Europe unie par-dessus les frontières et les égoïsmes. « Le Mont-Blanc - nous dit-il - planté com– me une énorme borne pour départager la Fran– ce, l'Italie et la Suisse, limite les bassins et les
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