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Académie Saint An11elme 93 Mais si l'on songe que ce siècle est prec1sé– ment celui qui a vu plusieurs guerres avec les bouleversements profonds qui les ont suivies ; si l'on pense que dans ce siècle sont compris les vingt ans d'un régime qui ne tolérait pas qu'une région ait sa vie propre, tout en res– tant fidèlement unie à l'ensemble du pays, a– lors on se rend compte de l'importance, de la densité, si j'ose dire, de ces cent années d'exis– tence. Et le catholique, le chrétien qui vit en moi, ne peut s'empêcher d'être ému en évoquant la p restigieuse lignée d' ecclésiastiques au grand coeur, qui ont magnifiquement illustré cette A– cadémie, placée sous le patronage du plus il– lustre de nos compatriotes: Saint Anselme. Jamais institution ne fut créée sous de plus augustes auspices. C'est bien l'archevêque de Cantorbéry, qui, après avoir controversé avec Roscelin et Gau– nilon, définissait la spéculation philosophique comme une explication de la foi, « fides quae– rens intellectum », posait la nécessité de croire pour comprendre, mais voulait que l'on s'effor– çât ensuite de comprendre ce que l'on croyait : «Ne pas faire passer la foi d'abord, disait-il, c'est présomption ; mais ne pas faire appel en– suite à la raison, c'est négligence».