BASA

94 Academie Saint Anselme Ne vous semble-t-il pas, reconnaître ici un ton de voix qui est familière aux gens de la monta– gne? Et combien les fondateurs de cette Société Académique ont bien choisi, avec un bon sens très sûr, en élisant pour protecteur de cette Com– pagnie de doctes, le saint auteur du « Monolo– gium » dont le réalisme illumina tout le Moyen– Age d'une fulgurante traînée de science et de savoir. Un peu comme ces comètes dont l'apparition, dans le silence de la nuit, engendre un é ton– nement mêlé d'admiration, et qui, sorties de l'horizon, éclaire encore la voûte céleste par leur chevelure semée d'une myriade de vives lueurs. Assurément, nous portons en nos mains un fort précieux héritage, nous les modestes conti– nuateurs de tant de gloire, de tant d'amour et de tant d'abnégations. Car l'aboutissement de cette activité intellec– tuelle, que nous pouvons vérifier en compulsant les gazettes, les revues et les bulletins académi– ques, qui vont de la fin du dix-neuvième siècle à l'époque contemporaine, c'est, logiquement, inéluctablement, l'autonomie dont nous jouissons à présent. Ma pensée est, en ce moment, à mille lieues de toute allusion politique.

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