BASA

Académie Saint Anselme 131 Chambéry, dans le bureau de la Bibliothèque, sous l'uniforme ennemi, je trouvais devant moi un pur, un jeune valdôtain d'aujourd'hui. Quel– le révélation ! Nous avons beaucoup parlé, en confiance tout de suite. Le capitaine Chanoux fut, et j'en reste ému, le premier lecteur du pe tit travail que votre A– cadémie, puis « L'Ecole Valdôtaine » m'ont fait l'honneur et la joie d'imprimer pour les lecteurs de la Vallée. Mais, Emile Chanoux avait plus a m'apprendre que je n'avais à le faire moi– même: l'état de son pays, après tant d'années pénibles, ses troubles, sa prise de conscience de soi, ses espoirs, l'idéal enfin de la liberté et de dignité valdôtaines auquel il avait voué sa vie et pour lequel on l'a tué, à Aoste. En Savoie, quelques semaines auparavant, a– lors qu'on le traquait déjà, l'abbé Loridon, se– crétaire perpétuel de l'Académie de Savoie et un de ses membres les plus représentatifs, a– vait lui-même risqué au moins la prison pour le cacher, pour le sauver. Intervention qui prouvait bien que nos pensées à votre égard ne se limi– tent pas à des recherches sur le passé, à une histoire souvent un peu morte, mais qu'elles sa– vent vivre aussi dans le présent et ses périls. Ces évocations tragiques nous ont-elles éloi– gnés des occupations paisibles prévues pour nos